D’abord adjoint d’Hugh Crichton-Miller, le fondateur et directeur médical de la structure en 1920, John Rawlings Rees (1890–1969) lui succéda de 1933 à 1947. Nous qualifions Rees de Maurice Strong de la santé mentale, dans la mesure où son influence – flanqué de son équipe – et ses casquettes successives ont contribué à modifier notre réalité et à fournir des cartouches de terminantes à l’ingénierie sociale à haut niveau. Comme Strong, la Clinique Tavistock – puis ultérieurement l’Institut, que nous ne traiterons que de manière mineure – a bénéficié du soutien récurrent et déterminant de la famille Rockefeller. Dès 1936, la Fondation du même nom permit à la Clinique de dépasser son aspect jusqu’alors strictement opérationnel pour débuter des activités de recherche. Le tavistockien bénéficiaire de la subvention, le physiologiste Dr A. T. M. (dit Tommy) Wilson (1905 – 1978), devint par la suite chef des laboratoires à la Clinique Tavistock, comme le précise le rapport annuel de la Fondation Rockefeller de 1939. Wilson fut en outre cofondateur et premier directeur de l’Institut Tavistock, émanation directe et complémentaire de la Clinique, et secrétaire général de la Royal Society of Medicine. Wilson joua également un rôle de premier plan auprès de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), tout comme d’autres figures de proue de la Clinique Tavistock, parmi lesquels John Rawlings Rees. Avant d’entrer dans le vif du sujet, rendons en outre à César : c’est grâce à la revue The Campaigner de Lyndon LaRouche que le nom de John Rawlings Rees se fit connaître en 1974, cinq ans après sa mort, au travers de deux numéros intitulés « The Tavistock Grin », i.e. « Le rictus de Tavistock ». La revue précise ce choix : « Le rictus de Tavistock est un terme utilisé pour évoquer le rictus complice – le sourire de John Rawlings Rees. C’est le rictus d’hommes qui s’engagent dans les formes les plus vicieuses de guerre psychologique. » Toutes les affirmations de LaRouche et de son équipe ne sont hélas pas vérifiables – tant sur Tavistock que sur d’autres sujets –, mais les divers propos que nous avons pu lire chez Rees ne laissent planer aucun doute quant au côté de la balance morale vers lequel il penche. À l’instar de Maurice Strong dans notre précédent article pour la revue de Géopolitique Profonde, nous prendrons ici le parcours de John Rawling Rees comme fil d’Ariane.